Santiago
13 Mars 2011
Nous naviguons en eaux cubaines, regardons partout autour de nous persuadés d’être survolés par des avions et nous préparant à l’accostage d’un bateau de l’armée. Mais non rien à l’horizon.
1er contact radio avec les autorités, nous avons interdiction de descendre à terre, tant qu’ils ne sont pas passés à bord.
Un énorme panneau à l’effigie du Ché avec l’inscription ¨Bienvenidos Socialistas¨ nous accueille.
Appel VHF de Jo
Vous vous rendez compte les amis qu´on est a Cuba avec nos bateaux, arriver en terre cubaine par la mer est assez execptionnel, un privilége elle nous transmet sont entousiasme,
Nous n’en avions pas pris conscience, pas assez du moins .
La Pinta est au ponton, nous nous mettons a couple et attendons les autorités,
Contact agréable mais ferme, après le récit d´Angel nous craignions le pire
Ils nous mettent au parfum –interdiction au mouillage de descendre a terre !
D´accueillir qui que ce soit a bord sauf autorites
De stopper dans d´autres endroits que ceux annoncés
Obligation dans les marinas internationales de refaire toutes les formalites, douanes immigration, sanitaire, refouille du bateau
Cela ne va pas faciliter le contact avec la population, mais l´avenir nous montrera que les cubains ne sont pas tres obeissant, las de ce regime totalment depassé, ils se feront un plaisir de venir au bateau le plus souvent à la nage contournant allegrement les lois qui leur sont imposées.
Dan et moi voulons voir après une bonne douche les environs de la marina, 1ere prise de contact sur sol cubain Pedro (bien connu des navigateurs) nous aborde a-t-on besoin de quelque chose, nourriture, voiture pour le centre ville de Santiago, lessives faites par sa femme ? Avec lui tout semble possible, il insiste pour nous présenter son épouse et nous montrer sa maison, nous le suivons un peu inquiètes tout de même et en jetant des coups d’œil partout ! Elle nous raconte qu’après 4 ans de lessives faites à la main et de services rémunérés aux navigateurs elle a enfin pu acheter un lave linge…Son foyer et simple rudimentaire mais propre, nous faisons affaire avec eux lessives pour les 2 bateaux et transport pour tous sur Santiago.
Centre ville de Santiago, nous avions bien sûr une image de ce que pouvait être une ville cubaine mais là on est soufflé, quel choc, impression d’avoir franchit le tunnel du temps, les fameuses américaines sont belles, mais peu d’entre elles faute de moyens entretenues, les anciennes demeures coloniales aux façades extraordinaires, ont dû être de vrais bijoux , pour une restaurée les autres tiennent encore debout miraculeusement, idem pour la Havane et son malecon, Trinidad etc., les guaguas ces bétaillères ou s’entassent les cubains il nous faut une bonne dose pour imaginer ces lieux avant la révolution.
Un des douaniers de la marina nous sert de guide, il nous emmènera acheter des cigares, du rhum, nous le suivront à la casa de la Trueva déguster nôtre premier mojito et essayer 3 pas de salsa, il nous conduira dans un Paladar (tables d’hôtes chez l’habitant usuelles dans le pays) pas terrible le repas et proprio peu sympa.
Le cubain essaie d’améliorer son quotidien, le touriste est pour lui une part non négligeable de revenu, nous sommes toujours abordé avec le sourire et gentillesse et même si parfois ils sont un peu pesant, nous sommes patients, car pour eux l’enjeu est important.
Saviez-vous que le salaire moyen est de 400 pesos cubanos, environ 12 CUC (peso convertible En gros 1 Euro) qu’une canette de bière dans les magasins pour touristes ou cubains ayant des CUC coute 1 CUC. Un cigare robusto 11 CUC.
Que dans les magasins d’états ils ne trouvent que des denrées de 3eme choix qui chez nous sont au fond de nos poubelles, ou qui servent à nourrir nos animaux, vu de nos yeux sur la isla de la Juventud sac de 50kg de BROKEN RICE provenance Vietnam au prix de 500pesos cubains. ??????????
Que dans ces mêmes magasins d’états, avec leur carnet de rationnement ils doivent payer la marchandise…qu’il n’y à rien sur les étals car peu approvisionné, que les arrivages massifs et irréguliers de nourriture génèrent longues attentes et bousculades.
Saviez-vous que les enfants ont droit à la viande de bœuf jusqu’à l’âge de 7 ans, 2 ans pour le lait de vache, qu’un cubain risque la réclusion à vie s’il tue un bœuf, dont il ne peu bien sûr pas consommer la viande, sauf en payant en CUC
Saviez –vous que de Cienfuegos à la Havane les prairies sont peuplées de centaines de têtes de bétail…principalement du zébu bien gras.
Mis à part les touristes parqués à Varadero et Cayo Largo qui se nourrit de cette viande ????
Saviez vous qu’une ½ h d’internet coute 6 CUC, et que peu de monde sait (petite enquête menée) que signifie Google, Face book etc…
Qu’ils n’ont pas le droit à une adresse E-mail, mais que famille et amis à l’étranger arrangent le coup.
Saviez-vous que le long des routes, dans les villes, les villages les plus reculés, des slogans du style SOCIALISMO O MUERTE – LA REVOLUTION CONTINUA FIDEL CONTIGO SIEMPRE à la peinture fraîche sont présents partout.
Saviez-vous que la désinformation est totale, j’explique : 8h du matin Radio Cubana, le journaliste annonce une intervention de Fidel.
- Mon frère Kadhafi se défend avec son peuple contre les forces de la coalition, les bombardements de l’Otan ont généré de lourdes pertes en vies humaines.
Il nous a fallu poser les questions dans le bon sens, avec le bon ton, tomber sur les bonnes personnes celles qui étaient décidée à nous parler. Peu de cubains se sont ouverts à nous , méfiants, discrets ils regardent toujours par-dessus l’épaule pour voir si on les observe.
La rencontre d’un groupe musical d’étudiants de bel canto à la havana vieja restera dans nos mémoires, après avoir ironisé sur le régime cubain et le système de rationnement avec toutes ses failles ils ont finit par dire, Tu sais malheureusement nous sommes heureux !!!
En autorisant le petit commerce et les vendeurs ambulants, Raoul Castro a, semblerait’ il lâché un peu de mou, ainsi fleurissent de petites échoppes ou eux trouvent de tout et nous pas grand-chose enfants gâtés que nous sommes.
Toujours a Santiago buvons un autre mojito à la casa de las Tradiciones, haut lieu musical du pays. Une mamie grisonnante à la voix cassée nous arrachera des larmes. Superbe.
Les gens nous abordent sans cesse ils nous réclament du savon, des stylos, nous avions prévu le coup, et rentrons à la marina bien moins chargé.
Adieux à Patou et Fred, la découverte de Cuba pour eux fut de courte durée, ils resteront une nuit à la Havane et nous ferons savoir qu’ils ont adoré leurs 10 jours de navigation. Heureux pour vous les amis à bientôt.
Photos Santiago de Cuba Vidéo Santiago
15 mars 2011
Le retard des autorités nous cloue à la marina sans le despacho nous n’irons pas loin, après 1h1/2 d’attente ils s’excusent pour le retard fouillent le bateau, signent les papiers de sortie pour nous la route est libre.
Accès difficile au mouillage, une petite barque arrive avec à son bord 2 personnes, et ça recommence présentation des papiers, fouille du bateau, estimant que la Pinta est trop prés du bord, donc facilement accessible ils demanderont que le bateau soit déplacé, argumentant la venue d’un bateau de pêche qui n’arrivera d’ailleurs jamais ! Nous nous indignons, essayons de comprendre pourquoi ils ont si peur que l’on descende à terre, leur disons nôtre déception de ne pouvoir être en contact avec la population et aussi que si nous avons fait tout ce chemin ce n’est pas pour être coincé sur le plan d’eau à regarder les villages de loin. Toujours la même rengaine ils nous disent leur crainte de vol carrément de bateau, bref après une longue discussion ils acceptent que nous débarquions si une personne reste à bord…
Rémy à pêché 2 thons, (nous un barracuda que nous avons du relâcher ciguaterra oblige) cuits à point par Danielle, un vrai festin
17 mars 2011
7h30 les autorités sont à nouveau là, refouille, paperasse, il faut dire qu’ils n’ont pas fière allure, leur uniformes datant de la révolution d’un vert improbable font peine à voir, ils se font amener au bateau sur une barque à rame (nommée la nina) conduite par une femme.
Où sont ces vedettes rapides aux moteurs puissants que nous imaginions venir nous accoster ?
Remarquable mouillage, protégé derrière les récifs.
Il fait nuit, soudain nous entendons des voix, nous voyons 2 têtes dans l’eau mais pas de barque, nous sommes ancrés à environ 1000m de la côte que font si loin des terres ces 2 nageurs ? Ils viennent essayer de nous vendre leur maigres avoir, 4 tomates, 2-3 oignons, des œufs, nous proposent des langoustes pour le lendemain, Ils sont transis de froid, Rémy et José les conduisent en annexe et les larguent à 400m de la plage, ils ont peur de se faire surprendre par la guardia, ou dénoncer par un des nombreux « chismosos » délateurs…
Ils reviendront, avec des langoustes quelques fruits et légumes et repartiront avec des tee-shirts, chaussures, savons et 1 coup dans le nez !!!
Menu du soir : langoustes à gogo, crêpes Suzette, rhum, cigares et bonne compagnie, pas belle la vie ???
19 mars 2011
12h départ toujours 30 nœuds par le travers, 3 riz dans GV + trinquette, 4h du matin pleine lune, nous présentons trop tôt à la Punta del Ingles approche impossible de nuit, continuons la remontée pour la baie de Casilda, mouillons dans la mangrove, malgré l’eau boueuse et prenons un bon bain.
21 Mars 2011
Nous avançons dans la gigantesque baie de Cienfuegos, prenons les 3 alignements et nous mettons à quai pour les Xème formalités.
Pas de place à la marina qui est prise d’assaut par des loueurs et charters, nous pensions pouvoir visiter la Havane en compagnie des Vonbu mais ce n’est pas gagné, nous ne pouvons laisser Jomay au mouillage sans surveillance.
22 Mars 2011
Nous insistons auprès du bureau de la marina et obtenons 2 places à quai jusqu’au 27.
Partons pour la gare routière, (240km nous séparent de la Havane) Carlos nous accoste et nous propose de venir nous prendre à la marina et de nous laisser à la porte de l’hôtel pour le même prix que le trajet en bus 40 CUC, nous n’hésitons pas. Il deviendra nôtre chauffeur attitré pour notre divers déplacement vers la Havane et Trinidad.
Photos Cienfuegos Vidèo Cuba Mouillages
23 – 24 mars 2011
En plein centre de Habana Vieja, quelque part dans ce labyrinthe de rues aux demeures coloniales pouvant s’écrouler au moindre souffle, nos chambres nous attendent. Vu l’état de décrépitude de ce qui nous entoure nous n’osons imaginer, soudain, fraichement repeint en bleu cobalt un beau portail, c’est là, de vastes et belles pièces aux meubles anciens nous accueillent, l’endroit est superbe nous sommes aux-anges .Nôtre hôtesse se pliera en quatre pour satisfaire nos moindres désirs, ils n’ont plus de rhum, elle n’hésitera pas à envoyer son mari nous en chercher à 1h du matin. Nous vous les recommandons chaudement. ( DANIA y ZOILA Caille San Ignacio 506 - Havana vieja Cuba - tel 537 205 91 32 - zoilagallardo1@yahoo.es )
Nous découvrons le centre historique, profitons du hasard des rencontres pour parler avec les cubains, et dégustons d’excellents mojitos, en savourant la douceur de vivre.
Le temps passe vite, il est l’heure pour les Von bu de rentrer, ils seront les derniers à faire un bout de chemin avec nous pour cette saison de navigation, Virginia et Mino qui devaient nous rejoindre au Belize, ne pourront malheureusement venir l’agenda professionnel surbooké de Cosimo et la saison cyclonique nous empêcherons de trouver des dates favorables.
Tour de ville en bus touristique, nous tenons à visiter la fameuse (mais néanmoins décevante) marina Hemingway, puis allons dans le quartier des Jaimanitas, où nous admirons le travail de l’artiste Fuster .
Une surprise nous attend ce soir, le Tropicana est un spectacle incontournable de la Havane, nous sommes conscients avec José que nôtre budget ne nous permet pas tous nos caprices, nous avions décidé avec une pointe de regret de ne pas y aller.
Que vous dire, si ce n’est un tout grand merci, grand moment d’émotion, votre invitation nous touche énormément, merci pour votre affection, merci pour toutes les attentions que vous avez eu à nôtre égard depuis que nous nous sommes rencontrés, on dit souvent que les vrais amis sont ceux qui nous ont accompagné le long de nôtre vie et qu’il est très difficile de nouer des relations de cœur, un âge passé, balivernes, en 2 ans le lien qui nous unis est fort. Belle leçon d’amitié. Tu rentres à nouveau bosser JO, que d’adieux et de retrouvailles, nous serons toujours présents pour toi et t’attendrons au Belize avec impatience.
Photos la Havane Vidéo Havane-Cienfuegos
26 mars 2011
Rémy est resté à la Havane il dépose Jo à l’aéroport et attends ces nouveaux équipiers, sacrée organisation.
Les bateaux doivent être déplacés, nous partons pour Cienfuegos, après crevaison et réparation «2 CUC « Nous arrivons à la marina en ouvrant Jomay une odeur d’œuf pourri nous suffoque, c’est quoi cette puanteur, une bête crevée, un putois ??? Nous avions déjà remarqué cette exquise effluve mais nous pensions que l’eau stagnante du rivage en était la cause.
Nous essayons de nous diriger vers la source du problème, mais l’odeur est si forte que nous ne pouvons faire autre chose que d’ouvrir toutes les cales, à nouveau le bazar total à l’intérieur du bateau, nous soulevons le coffre qui contient les batteries et nous remarquons qu’une de celle-ci à gonflé et coulé, pourtant elles sont neuves, démontage et dé-raccordement de la batterie défectueuse, l'acide c'est rependu dans le fond, heureusement le compartiment étanche à limité les dégats, mais les vapeurs de l'acide ont corrodés tous les métaux et les plastics ont brunis. Malheureusement ceci c'est produit avec le bateaux entièrement fermé et les vapeurs se sont concentrées, connaissez vous la loi de Murphy ???
Après un bon nettoyage, et un polissage des inox, tout est presque revenu à la normale, avec 105 Ah de moins d'autonomie....
Cette subtile fragrance nous accompagnera pendant des semaines se rappelant à nôtre bon souvenir à chaque courant d’air…
Nous n'avons pas besoin de déplacer la Pinta on nous accorde une place pour plusieurs jours au ponton, en ce qui nous concerne nous retournons au mouillage et jetons l’ancre devant un ancien casino ayant appartenu à la mafia.
L’avitaillement s’annonce comme un challenge, nous n’avons plus rien à bord, reconnaissance dans les divers point de vente de nourriture de la ville, au marché local où tout se paie en peso national nous achetons des fruits et légumes, des p-d-t en contrebande, vu l’étal et l’odeur que dégage la viande nous mangerons des langoustes !!!
Rencontre avec Rosa & Jacques, équipiers fraîchement débarqués et pour eux une toute première fois sur un bateau.
Rémy attends aussi son frère et sa belle sœur, qui débarquent le 3 avril, nous ne partirons pas sans la Pinta comme promis à Jo.
Les jours se succèdent visite de la ville nonchalante de Cienfuegos, de la très touristique Trinidad, ses habitants ont l’art d’harceler les visiteurs c’est limite supportable, achat de Maduros pour Rémy excellents d’après le fin connaisseur, lors de son retour de la Havane nôtre ami s’est vu confisquer 8 boîtes de cigares par les douanes de la marina, depuis nous ramèneront souvent des Havanes caché sous nos fringues à la barbe de ce même douanier lui faisant un beau sourire, il n’y verra que du feu.
Orgies de langoustes apprêtées à toutes les sauces Rémy devient un chef pour leur cuisson et découpe.
Derniers achats, nous avons découvert un vin rouge cubain très correct et du rhum, cette fois nous ne serons pas en manque, nous en remplissons les cales.
3 avril 2011
Yvan et Jacqueline sont à bord depuis hier dans la nuit, ils n’auront pas le temps de s’amariner, nous quittons la baie de Cienfuegos pourCabo Cuano, joli snorkling, le coin est peuplé de barracudas bien curieux.
4 avril 2011
Avec Varadero sûrement le coin balnéaire le plus visité par les touristes en mal de bronzette, l’endroit est remarquable eaulimpide et sable blanc certes mais sans âme, les gens sont parqué là un peu comme du bétail, il n’y a pas de villages, les travailleurs cubains retournent dans leur famille 1 fois par mois, cela nous fait penser à des camps de saisonniers, nous sommes bien contents d’ être sur nos bateaux, nous ne descendrons d’ailleurs qu’une fois à terre pour la prolongation du visa et le despacho, les officiers nous informent de l’interdiction de naviguer sur la côte nord de la Isla de la Juventud, exercices militaires obligent ils ont bloqués toute la zone pour un mois !!!! N’importe quoi.
Nous devrons changer nôtre route, cela sera moins facile pour les équipiers de Rémy qui doivent penser au retour sur la Havane.
Javi, espagnol et son amie viennent à bord boire un verre, à peine une bouteille débouchée, ils doivent partir, le vent commence à monter et le ciel devient noir, nous allons essuyer un grain assez fort 43 nœuds, l’ancre à bien tenu pour nous et la Pinta, pour d’autre c’est la valse sur le plan d’eau. Nous compatissons.
Le lendemain nous explorons la zone en annexe, le terrain de jeu est grand et superbe.
Nous reprenons nôtre apéro interrompu la veille, avec nos nouveaux camarades ils nous fournissent des infos précieuses sur le Guatemala et le Rio Dulce lieu où nous avons décidé de laisser les bateaux en hivernage. Nous n’avons contrairement à Rémy toujours pas de place réservée pour Jomay, nous hésitons entre laisser le bateau à l’eau ou le mettre à terre.
Ils nous rassurent, ce n’est pas les places d’amarrages qui manquent dans le Rio, la décision est prise nous partirons en reconnaissance une fois là-bas.
Photos Cayo Largo Vidéo Cayo Largo
7 avril 2011
Très poissonneux, beaux coraux, barracudas et Langoustes que nous laissons sous l’eau !!!
Le voilier Jason un OVNI est sur le mouillage, nous les avons rencontrés à Cayo Largo, ils viennent vers nous nous offrir une grosse part de thon, merci, succulent. Bons tartares en perspectives pour nos apéros avec la Pinta.
Cayo Matias
9 avril 2011
Fonds d’herbiers, tapissé de langoustes nous en comptons 4 sous le bateau, trop belles, trop petites, trop grosses, trop faciles à prendre nous ne les pêchons pas.
Le jour ou, sous les railleries de Rémy nous nous déciderons à en remonter nous n’en verrons plus une. Comme quoi à Cuba tu prends quand il y a !!!
Caleta Del Frances- Isla de la Juventud
10 avril 2011
Le plus fameux spot de plongée de Cuba et des caraïbes et là à portée de palmes.
Le site est sublime, sauvage sans être inquiétant ce point de mouillage est extraordinaire.
Un aller retour à la marina de Siguanea ou nous talonnons à
l’entrée du port et nous serons de retour pour 15 jours sur ces eaux de rêve.
La Pinta est à la marina les Favre s’en vont il les accompagnera à Nueva Gerona capitale de l’île nous rapportera du pain et du frais, enfin si il trouve ?
20h contact radio avec Rémy, pas d’avitaillement possible, c’est plus que la misère.
Nous nous baladons et flânons le long de la plage et de la barrière de corail, prospectons les bouées numérotées qui indiquent les spots et le tombant, allons à la rencontre du bateau de plongée de l’hôtel Coligny, le dive master est très sympa, il nous informe que nous ne devrions pas plonger seul, mais en compagnie d’un guide officiel, nous lui expliquons qu’il y a longtemps que nous plongeons en solo et que malgré l’interdiction nous descendrons sans compagnie, aimable il nous apprends que le lendemain un bateau de croisière de 600 personnes sera dans la baie (on comprend mieux les centaines de transats installées sur la plage) et que la surveillance double, militaires, policiers, pas très sage de se balader avec les blocs de plongées sur le dos, il nous donne les horaires des divers bateaux de plongées et nous dit que si la voie est libre pour lui on peut y aller…Merci les Cubains avec vous il y a toujours moyen de trouver un terrain d’entente, Nous profitons pour leur acheter des bières.
Rémy revient au mouillage, à son bord Jacqueline et Yvan heureux de rester les derniers jours de vacances dans ce site magnifique.
L’endroit est une réserve, les gens de la ville de Cocodrilo viennent tout les jours en toute illégalité y pêcher, ils pratiquent la chasse en apnée au fusil à air comprimé, nous sommes en pleine saison du Pargo qui remonte le long des côtes du Belize pour venir frayer en période de pleine lune. Nous sommes très respectueux de l’environnement, ne jetons rien à la mer, et ne prélevons pas le moindre grain de sable dans une réserve. Mais nous comprenons parfaitement que les gens du coin essayent par tous les moyens d’améliorer leur qualité de vie ainsi que celle de leur famille.
2 Pêcheurs s’approchent, ils sont fatigués nous leur donnons de l’eau et leur proposons de se reposer, ils traînent derrière eux une sacré prise, voulons nous leur acheter du poisson ? Nous choisissons 2 pargos qu’ils videront, payons 5 CUC, je prépare un sac avec des Nike, des tee-shirts du chocolat, ils n’en reviennent pas et veulent nous offrir d’autres poissons, nous refusons.
Début d’une grande histoire d’amitié, nous les revoyons tous les jours.
Ils seront nos avitailleurs, pain chou, p-d-t, œufs, enfin ce qu’ils pourront trouver et ce n’est pas simple pour eux, le village de Cocodrilo (anciennement Jackson ville) est situé à 22 km de l’endroit où nous nous trouvons, 1 seule voiture dans le village, 1 charrette avec 1 cheval, 1 route d’accès surveillée par les militaires, nos copains Mario et Fidel viennent tous les jours à la pêche en vélo avec leur matériel de chasse ,ils doivent cacher leur habits et vélo dans la végétation, et se mettre à l’eau le plus discrètement possible, nager jusqu’au tombant, chasser de longues heures, en eaux profondes, le tombant est à environ 15m viser le poisson , le remonter, charger à nouveau le fusil et recommencer. Retourner à la plage en remorquant entre 50 et 70 kg de poissons, les vider, mettre le tout sur leur vélo et refaire le chemin du retour, sans se faire prendre.
Nous instaurons un rituel pendant nôtre séjour, dés qu’ils arrivent dans la crique ils sortent le fameux sac blanc de brocken rice qu’ils posent bien en vue sur les rochers, José pour leur éviter le long palmage jusqu’au tombant va les chercher, après plusieurs heures ils reviennent au bateau nous buvons un apéro et parlons de tout, ils sont toujours aux aguets, surveillent sans cesse le rivage gentiment nous nous moquons d’eux (c’est vraiment désert dans le coin) ils nous disent que dans le coin les pierres ont des yeux et que si nous pensons être seuls nous nous trompons nous sommes observés au quotidien et que à Cocodrilo tout le monde nous connaît et connaît le bateau. AH BON ????!!!!
Ils repartent tous en annexe vers la crique remorquant le poisson
Nous sommes heureux, heureux d’être là, les nuits sont tranquilles, le vent nous oublie, la lune et les étoiles illuminent le mouillage.
Au matin nous aimons marcher le long de la plage, nous remarquons une ombre sous l’eau, tiens un barracuda que fait il sous 30cm de flotte ? Nous avons de l’eau aux chevilles, soudain il fonce sur José à une vitesse incroyable, José sort en courant je suis morte de rire, je teste l’individu rentrant à nouveau dans l’eau, il est fou ce barracuda il essaye vraiment de m’attraper les mollets ?
Vidéo Barracuda fou
19 avril 2011
9h du matin équipés pour plonger nos blocs gonflés a 200 bar nous partons sur le tombant, visibilité excellente, beaux fonds tapissés d’éponges et de gorgones. Belle plongée.
10h30 Retour au bateau, la clé que nous avons laissée à bord se tord dans la serrure et casse ??? Jamais, vraiment jamais nous quittons le bateau laissant un hublot ouvert, mais aujourd’hui, le hublot de la salle de bain est ouvert, installé depuis 10 jours confiants nous avons relâché nôtre surveillance, et ce matin il faisait déjà très chaud, José passe par la trappe et ouvre Jomay il me dit :
-
quelqu’un a pénétré dans le bateau ! il y a des traces de pas sur le plancher, nos rythmes cardiaques s’accélèrent, nous constatons la disparition de GPS, du Iphone, + 1 tél portable, caméra, et 1 appareil photos.
Nous cherchons partout à l’intérieur du bateau, les papiers sont toujours là ainsi que l’argent.
Faisons l’inventaire, plus rien d’autre ne semble manquer, nous sommes anéantis, quels idiots toujours si méfiants, pour preuve une seule fois suffit.
Nous contactons Rémy qui est retourné à la marina pour le départ de Jacqueline&Yvan il informe la guardia sur place qui lui dit que c’est perdu !
Nous allons à la Casona des gardes faunes et biologistes sont sur place, nous leur expliquons nôtre mésaventure, ils nous redonnent espoir en disant que la police militaire va retrouver ces « fils de.. » il semblerait que ce n’est pas la 1ere fois que des biens disparaissent.
Le bateau de plongée est à quai, alertons le dive master qui contacte par VHF les autorités, ils veulent que nous allions à la marina (15 miles) déposer plainte, nous n’irons pas, si nous partons du mouillage nous n’aurons plus de moyens d’agir par nous-mêmes. Et nos amis risquent d’avoir de graves ennuis, car ici tout se sait, tout le monde connaît l’identité de ceux qui viennent illégalement pêcher dans la réserve.
Nous tournons en rond à nous torturer l’esprit, buvons 1-2-3 whisky (pour nous calmer les nerfs !!!) je confectionne 2 panneaux indiquant une récompense de 100CUC (presque 1an de salaire) et partons les positionner bien en vue, de plus, Mario et Fidel nous on dit qu’ils ne viendraient pas aujourd’hui. Vraiment pas de bol.
Les heures passent, nous ne pensons et parlons que de ça nous traitant de tout et jurant sans arrêt. Soudain nous entendons siffler, prenons nos jumelles et voyons 1 type nous faire des signes depuis la fameuse crique. Nous sautons dans l’annexe, nous ne l’avons jamais vu, il nous dit savoir qui à fait le coup,( des jeunes de Cocodrilo qui sont venus chasser ce matin)et, très convainquant nous affirme que demain nous retrouverons nos biens ??? Persuadés que c’est lui qui a fait le coup nous retrouvons l’espoir.
Tout ce que l’on veut c’est le GPS sa perte est un grand handicap car il a les cartes de détail, surtout pour les prochaines navigations au Belize, les chargeurs de tout le matériel volé sont à bord de Jomay, une fois les appareils décharges, ils sont bons pour la poubelle.
20 avril 2011
Après une mauvaise nuit, jumelles à la main nous faisons le guet, partons à terre et fouillons les environs, mission impossible.
10h sifflements, nous voyons 2 personnes sur les rochers en nous approchant nous reconnaissons Mario, accompagné par le type de hier au soir.qui l'a sorti du lit lui racontant nôtre histoire, ils ont sautés sur leur vélos et pédalé 22 km Mario tenait à nous voir, il est sidéré, consterné que cela nous arrive, mais pense connaître les coupables, adorable Mario tu te fais bien du souci pour nous que tu connais à peine, ta compassion, intérêt et sympathie à nôtre égard nous touchent énormément. Tu refais 22km pour nous aider.
17h 2 silhouettes se découpent à nouveau dans la crique.
+ 22km Mario et Fidel sont là tout sourire, nous n’osons nous réjouir.
Mario est allé chercher Fidel en pleine fête familiale, (sa femme à moyennement apprécié surtout que depuis qu’il nous a rencontré il rentre du « boulot » de plus en plus tard)
Il faut savoir que Fidel ici à Cocodrilo est très respecté et écouté par les jeunes.
Se doutant de l’identité des coupables, ils ont sonné chez eux, affirmant d’entrée que sur le bateau un « ojo magico » caméra de surveillance est installé, et qu’ils les ont reconnus, (GONFLES) mais ça marche, ils ont caché le matériel à cinq endroits différents, enterré le GPS, (on vit un mauvais film d’espionnage !!!) ils mettront 2 h à rapatrier le tout, mais nous avons tout en main, et en parfait état. Nous crions de joie, embrassades et accolades ils sont aussi heureux que nous. Nous leur promettons que nous recontacterons la guardia pour leur expliquer que le matos à miraculeusement réapparut, ce que nous avons fait ainsi que passer à la Casona et vers tout les gens que nous avions ameuté, (ils ont vraiment du nous prendre pour des demeurés…) mais on s’en fiche nous ne voulons pas que nos amis soient ennuyés.
Effaçons les pièces à convictions, le portrait des voleurs orne la page d’accueil de l’Iphone
N’importe quoi..
Nous allons chercher du rhum et des bières et fêtons l’heureux dénouement écoutant à nouveau leur exploit et en redemandant. Nous les remercions sans cesse encore un peu étonnés d’avoir tout retrouvé. Grâce à eux nous pourrons continuer le voyage sereinement.
Nous avons dû nous fâcher pour qu’ils acceptent de l’argent, les menaçant de le jeter à l’eau s’ils ne le prenaient pas.
Ils sont très reconnaissant et nous remercient sans cesse, nous leur disons qu’ils nous apportent bien plus que on leur donne,
21 avril 2011
Silvia et Adrien sont enfin à bord de la Pinta et nos voisins de mouillage, nous allons à bord les embrasser, nous avons beaucoup de choses à fêter, et l’arrivée de nos amis nous fait super plaisir.
22 avril 2011
11h nous attendons Mario et Fidel, ils sont invités sur Jomay, nous voulons les remercier dignement, bon repas, vin blanc, rouge, + 1l de Brandy espagnol, journée bien arrosée.
Joyeux et bruyants ils repartent à 21h, pédaler les 22km pour rejoindre leur foyer.
23 Avril 2011
Le moment des adieux à nos amis cubains est arrivé, nous partons demain à 2h du matin pour le Mexique.
Como vosotros pocos, os llevamos clavados en el corazòn, y en nuestra memoria para siempre .Ojala amigos del alma nos volvamos a ver.