Luis Correia
Photos de Ichiro Guerra
12 février 2010
La navigation jusqu’à Luis Correia s'est faite au portant, presque vent arrière, au petit matin nous décidons de tangonner le génois et cela marche assez bien car nous avons le vent vraiment au 180. Après quelques heures nous devons partir direction des côtes, le vent est au 120-140 avec un bon 10-15 nœuds, nous décidons d’envoyer le spi. La mer commence à se former et une houle d’Est l’accompagne. Nous marchons très bien entre 11 et 12 nœuds, très beau temps et mer d'un bleu laiteux magnifique.
Le vent monte en intensité 20-25 noeuds nous marchons tellement bien que nous restons sous spi, Jomay est très stable et avance très vite.
Nous entendons à la radio les autres bateaux devant nous, indiquant qu’ils viennent d’avoir des rafales à 40-42 nœuds et que l’entrée à Luis Correia se fait avec des déferlantes par le travers.
Nous décidons d’affaler le spi, petit coup d’œil à l’anémomètre 31 nœuds de vent, et sous spi!!! pourtant aucune impression d’insécurité, mis à part la vitesse rien ne laisse présumer un vent pareil, les apparences et les sensations sont trompeuses au portant, on ne se rend pas compte du vent réel.
A la descente, la chaussette de spi se coince, Maité est presque pendue par le poignet où s’est enroulé la garcette , impossible d'étouffer le spi de cette manière, nous nous mettons plein vent arrière protégé par la GV , affalage à la main en ramenant le tout sur le pont, tant bien que mal nous le ferlons et envoyons le génois, très peu de temps car nous touchons d’un coup les rafales à 40 nœuds, avec un ciel bleu et sans nuage, vent de face, l’impression est différente, la mer se creuse, prise de deux ris dans la GV et trinquette, nous reprenons notre cap sur Luis Correia et appréhendons le passage des déferlantes.
Nos avons de la chance le vent se calme, nous nous engageons à 18h30 dans le passage en direction du chenal d’entrée suivi de Tengivag, la mer s'est calmée mais nous subissons quand même les assauts des vagues de travers faisant « valser » Jomay.
La nuit est tombée, nous entendons les instructions de l’organisation du RIDS nous indiquant qu’un dernier convoi est organisé pour rentrer dans la rivière truffée de hauts fonds, les autres bateaux devrons passer la nuit au mouillage à l’embouchure. Nous pressons l’allure pour faire partie du dernier convoi, nous entendons à la VHF que le bateau Harmonie lance une demande à l’aide, il s’est pris un bout dans l’hélice , nous restons en attente pour donner un coup de main, la mer est formée, de nuit, il serait imprudent de se mettre à l’eau. Sur Harmonie les nerfs sont à vif, Edith s’est fait mal aux côtes lors d’une manœuvre. Heureusement l’organisation envoie un bateau de pêcheurs qui sort les chercher et les remorque, tout se fini bien.Le dernier convoi suit Harmonie tracté par le bateau de pêcheurs.
13 février 2010
Eloigné du ponton à mi marée nous mouillons par 2m d’eau. Proche des rives ou il y a plus de profondeur les quillards sont ancrés.
Les autorités à Luis correia se sont donnés beaucoup de peine pour nous accueillir tout a été très bien préparé et présenté, l’environnement du mouillage est trés beau de grandes dunes accessibles en annexe et une superbe mangrove.
Des manifestations sont organisées chaque soir spécialement pour le rallye ceci dans une ambiance bon enfant arrosée de caipirinha!!!
Le mouillage se situe dans une zone à courant relativement fort, lorsque le courant pousse dans le même sens que le vent, pas de problème, mais lorsque nous sommes vent contre courant, ça se gâte……
Notre chaine à chaque renverse, passe sous le bateau laissant notre ancre derrière nous, commence alors la valse des bateaux, se baladant d’un côté à l’autre, au grès du courant contre le vent. Et la surgissent les problèmes.
Les bateaux dérapent et se retrouvent près de la mangrove, des quillards s’enroulent sur leur chaines, plusieurs bateaux glissent s’appuyant sur ceux des pêcheurs,proches les uns des autres les bateaux refont les mouillages de nuit les vagues venants se briser sur le pont, se fut plusieurs fois le cas pour nos amis de Dame Oui, d’autres se sont retrouvés à couple au milieu de la rivière chaines emmêlées. Les gens dorment peu sont stressés et irrités!
Nous nous surveillons les uns les autres afin de prévenir est avertir tout mouvement suspect des bateaux.
Les VHF s’activent jusqu’à 2-3h du matin l’heure ou la renverse se termine et nous nous retrouvons courant et vent dans même sens.
Par 1 métre d'eau posé dans la vase à marée basse pour JOMAY cela c’est bien passé .
Bref un beau mouillage avec des gens attachants, mais malheureusement tout le monde avait les nerfs à vifs et nous n’avons pas pu pleinement profiter de tout ce que l’on nous proposait, dommage…..
Patrick de l’organisation nous informe que les autorités prévoyent pour les prochaines années, de changer la zone de mouillage remonter un peu plus haut sur la rivière, ou poser des corps morts.
Le courant sans vent ne poserait pas de problème, nous avons posé la question aux habitants, à savoir si l' année est exceptionnelle concernant la force du vent ? Ils nous ont répondu, regardez les Eoliennes au loin, ici il y a toujours du vent…...
Luis Correia - album - Photos de Ichiro Guerra